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Cerveau et Mémoire

Bienvenue à toutes et à tous, nous vous invitons aujourd'hui à partager un voyage technique. Le mécano nous propose d'observer les liens entre anatomie et psychisme. Comme ce champs est vaste, très vaste, nous allons nous cantonner à un thème, le rapport qu'entretien le substrat anatomique qu'est le cerveau avec la mémoire.

Notre cerveau, du haut de ses 11 cm (environ) et 1,5kg en moyenne, flirte  avec l'infiniment grand. Nous possédons en moyenne 85 à 100 milliards de neurones. Les connexions entre eux se font au moyen de synapses et on compte environ 10 000 synapses par neurones... C'est à dire 1 million de millards de connexions dans le cerveau. Et ces cellules ne sont pas seules puisqu'il y a également les cellules gliales qui sont 10 fois plus nombreuses que les neurones. Voilà quelques chiffres qui forcent le respect. Notre cerveau est également divisé en deux hémisphères (tout simplement le gauche et le droit) et quatre lobes (frontal, occipital, pariétal et temporal). 

Tout cet ensemble forme un système dynamique qui se modifie physiquement et donc modifie nos pensées nos acquisitions nos souvenirs... ce phénomène s'appelle la plasticité cérébrale. C'est à dire que les cellules qui composent le cerveau ne sont pas rigides mais ne cesse de se modifier. Pour comprendre la plasticité cérébrale, il faut s'intéresser à des champs très variés :  moléculaire, génétique, sociale car les interactions sociales modifient également le cerveau. Cette plasticité joue un grand rôle dans les apprentissages.

Toutes ses connexions et ses multiples structures en font un système complexe est en même temps si fragile.

Les fonctions cognitives ne sont ni bien localisées, ni totalement distribuées dans le cerveau, chacune dépend d'un réseau complexe et spécifiques, d'aires cérébrales interagissantes. Les différentes études menées sur le sujet montrent que les aires fonctionnelles spécialisées ne travaillent pas seules. Il s'agit plutôt de centres dans des réseaux complexes interconnectés.  

Ouvrons grands les yeux maintenant et dirigeons notre regard vers une fonction précieuse que porte notre cerveau : la mémoire.

 

Nous vous avons évoqué les neurones, et il faut rappeler qu'en fonction de leur localisation dans le cerveau, les neurones rempliront une fonction particulière. Les neurones participent à véhiculer les informations dans le cerveau pour permettre entre autre la création, le stockage et la restitution de souvenir. L'information circulera sous forme de courant électrique ou chimique, bondissant d'axones en synapses et de synapse en neurones jusqu'à ce que l'information arrive dans les zones du cerveau permettant son stockage.

 

Et maintenant... la mémoire...

La mémoire est la capacité à apprendre et enregistrer des expériences vécues (mémorisation), à les stocker et à m’en rappeler dans un délai X (restitution). 

Revenons alors sur nos pas pour aller interroger le cerveau, pour voir comment la mémoire se loge dans cette machine complexe. 

C'est grâce à l'imagerie cérébrale, qui permet de suivre en temps réel l’activité du cerveau, que nous avons de plus en plus de précision quant à la localisation des "espaces de stockage" dans notre cerveau.

Les chercheurs ont "divisé" le cerveau en plusieurs "aires". Nous entendons parler de l'aire motrice, auditive, sensorielle, etc etc mais y a-t-il une "aire de la mémoire"?

Petites précisions du chef de gare : il n'y a pas qu'une seule mémoire, il y a différentes mémoires : à court terme, à long terme qui se divisent en implicite, explicite.... et donc plusieurs zones du cerveau en activité pour stocker tout ça! Sans parler de tous les réseaux de neurones qui sont activités pour participer à la construction de ces mémoires (audition, attention, capacité visuelle, sensitive...).

Plongeons donc dans les rouages de cette affaire!

La capacité de retenir temporairement une information, la mémoire à court terme est associée à une forte activité du lobe préfrontal. Il s'agit d'une partie du cerveau qui se situe sur l'avant du cerveau, vers le bas.

La mémoire implicite (c'est une mémoire à long terme qui nous permet de faire des choses de façon routinière, c'est aussi celle là que nous essayons de faire parler lors des séances de gestion mentale), dépend des ganglions de la base (un réseau de structures interconnectées enfouies profondément sous le cortex) et du cortex moteur (situé à l'arrière du lobe frontal).

La mémoire explicite est une section de la mémoire à long terme qui permet de convoquer des souvenirs, elle requiert une pensée consciente. Elle permet également de faire des associations. Cette mémoire se rattache au système limbique, un groupe de structures situées au centre du cerveau, dont l’hippocampe fait partie. Une lésion de cette aire du cerveau provoque une amnésie « antérograde ». C'est à dire que l’on conserve les souvenirs anciens mais sans pouvoir en créer de nouveau. Cela s'explique par le fait que le passage de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme s’effectue grâce à l’hippocampe qui assure la mémorisation durable des faits et des événements.

Toutes ces zones en jeu, toutes ces intermédiaires pour stocker durablement une information et réussir à la retrouver ensuite font qu'on ne peut pas réduire une personne à "elle n'a pas de mémoire" ou "elle ne fait pas assez attention". 

Il suffit d'une seule petite lésion de rien du tout, un seul développement atypique aussi minuscule soit-il, pour venir gripper cette belle mécanique. 

 

Le grain de sable dans la mécanique. Une fin en soi?

Et bien non mesdames, mesdemoiselles, messieurs rappelez-vous : la plasticité cérébrale, le million de millards de connexions! Nous sommes d'accord sur les faits que certaines lésions sont irréversibles, que certains développements spécifiques créent des déficits mnésiques  irrévocables. C'est là qu'entre en jeu le neuropsychologue et sa boîte à outils.

Et qu'a-t-il dans sa sacoche ce mécano de la mémoire? Et bien tout d'abord... des évaluations, des bilans... car comment pallier à un manque si on ne sait pas où se situe la panne? Le bilan permettra aussi d'établir les forces et faiblesses, ce qui est préservé de ce qui ne l'est pas, ce qui sera le pilier des séances de revalidation cognitive
Ensuite il peut sortir de sa sacoche de l'information... car comment vivre au mieux une situation si on ne la comprend pas? 

Et enfin des outils. Ces outils, utilisés avec rigueur et bienveillance vont permettre progressivement de proposer soit une nouvelle façon de fonctionner pour contourner le problème (qui lui est irréversible), soit d’entraîner le cerveau à construire de nouveaux circuits pour poursuivre son travail de mémoire malgré les difficultés. Et c'est là que nous faisons appel à la plasticité de notre cerveau. C'est grâce à cette qualité que notre cerveau va pouvoir se réorganiser, créer de nouveaux parcours neuronaux et permettre à son propriétaire de se rendre la vie belle. "

 

Enfin voilà chers passagers, voilà le terminus de ce premier voyage qui avait pour but de faire connaissance avec ce bien si précieux et si fragile qu'est la mémoire. Très prochainement nous vous accompagnement dans un voyage plus technique encore qui suivra les méandres du cerveau jusqu'à rencontrer de façon plus intime la mémoire à long terme et tout ce qu'elle nous permet au quotidien. 

 

Nous voilà donc arrivés. Laissez nous un commentaire si vous en avez envie, partager l'article avec des amis concernés par la question si le coeur vous en dit. De notre côté, nous avons pris beaucoup de plaisir à préparer ce voyage et à partager ce texte avec vous. 

 

A très bientôt, 

 

 

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