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La métacognition, un outil au service des apprentissages

« Tout individu a un potentiel »

 

Apprendre à apprendre ?

Nous aborderons principalement dans cet article la métacognition comme outil au service des apprentissages et plus globalement du développement de l’intelligence.

 

Les stratégies d’apprentissage sont définies comme « des activités effectuées par l’apprenant afin de faciliter l’acquisition, l’entreposage et le rappel et l’application de

connaissances lors de l’apprentissage». Dès cette définition, notre esprit cognitivement sculpté, fait le lien avec les différents processus de ce qu’est la mémoire au sens neuropsychologique du terme. Nous y retrouvons en effet les étapes d’encodage, de stockage, de restitution et de consolidation.

 

Lorsque l’on s’intéresse de plus près au paysage de l’apprentissage, nous découvrons 4 stratégies différentes :

 

- Le champ cognitif : qui fait appel vous l’aurez compris aux fonctions cognitives donc à la sélection pertinente de l’information, aux capacités d’organisation, à la répétition, aux capacités d’abstraction pour faire des liens avec ce qui a déjà été vu et est stocké en mémoire.

 

- Le champ métacognitif : ce champ sollicite aussi des fonctions cognitives bien connues comme celle de la planification en utilisant encore plus de rétrocontrôle. Le rétrocontrôle est cette capacité bien utilise qui nous permet dévaluer si ce que j’ai fait correspond bien à ce que j’ai voulu faire. Par exemple, dans une situation où nous serions un peu (beaucoup) fatigué. C'est l'hiver, il assez frais, nous avons un peu soif, et en même temps, c'est l'heure de cuisiner le repas. Nous allons dans la cuisine faire chauffer de l'eau dans un casserole pour faire cuire du riz. Un fois l'eau chaude, on la verse automatiquement dans une tasse et on y plonge un sachet de thé. Rien de tel qu'une boisson chaude pour se réchauffer! Et là paf! Rétrocontrôle! Sans conscience du processus, on s'aperçoit que l'eau chaude n'était pas destinée à faire infuser du thé mais à faire cuire du riz! On reprend la casserole, on remet de l'eau à chauffer et on oriente notre attention sur la tâche plutôt que de penser à autre chose. On fait attention à ce que l'on veut faire et à comment nous le réalisons. 

Le champ métacognitif revient un peu à avoir la conscience de son propre travail et de ses propres capacités. Cela permet ce que nous appelons la généralisation et le transfert des apprentissages. Autrement dit, pour qu’un enfant suivi en remédiation cognitive puisse reproduire à l’école ou en classe ce qu’il a vu en séance, il lui faut entrainer ce champ métacognitif.

 

- Le champ de la gestion des ressources : bien entendu, comme tout à chacun, si vous avez passé une très mauvaise nuit

(pleine lune ou pas), certaines de vos ressources cognitives seront plus ou moins disponibles. Tentez de percevoir vos ressources comme un réservoir (parfois plein, parfois vide et avec toute les fluctuations possibles entre ces deux extrêmes). Le champ de la gestion des ressources correspond à l’énergie mis au service de la tâche.

 

- Le champ de l’affectif : l’envie, la motivation, le goût de l’effort, la capacité à gérer son anxiété, la pleine disponibilité pour les apprentissages (si mon esprit n’est pas accaparé par des choses qui m’apparaissent plus importantes, plus prioritaires, plus vitales…) sont autant de facteurs qui vont permettre d’optimiser l’utilisation des champs précédents.

 

Flavell en 1979, Hallal et Saada-Robert en 1992, Brown, Harper et Hedberg en 1994, Mongeau en 1998 sont les principaux auteurs à s’être intéressés au domaine de la métacognition. Leurs travaux permettent de distinguer d’une part les « connaissances métacognitives » et d’autre part « la régulation métacognitive ».

 

Les connaissances métacognitives vont faire appel aux stratégies employées par la personne.

Pour apprendre, la personne va par exemple utiliser une stratégie d’apprentissage par cœur, va utiliser des moyens mnémotechniques, des stratégies de raisonnement ou de résolution de problèmes.

Pour mettre en œuvre ces stratégies, il est nécessaire que la personne sache quand utiliser quelle méthode, face à quel type de tâche et comment l’utiliser. Tout cela fait partie des connaissances métacognitives. Il est indispensable de connaitre sur soi l’efficacité de ces stratégies. Vous l’aurez compris, il est indispensable de se connaitre, de connaitre ses points forts, ses points faibles, sa motivation, ses intérêts…

 

La régulation métacognitive a été plus particulièrement définie par Allal, Rouiller et Saada-Robert en 1992. Il s’agit de la gestion de l’activité mentale, qui est à considérer comme un processus de contrôle (guidé par des objectifs), de surveillance (où je dois rester concentré) et d’auto-régulation (pour mieux réajuster et corriger là où je vais).

 

Ces auteurs définissent :

  • La régulation implicite ou non, perçue par le sujet
  • La régulation explicite lorsque des questions d’éclaircissement sont posées. C'est le cas, par exemple d'une situation où je dois reformuler une consigne donnée, cela me permet de mieux m’approprier cette consigne. La reformulation d'un consigne permet également de s'assurer que la consigne a bien été compris. Il s'agit de pouvoir expliciter ce que je suis entrain de faire.
  • La régulation explicitée lorsque la communication est spontanée et intentionnelle. Je peux alors expliquer comment je maintiens ma stratégie.
  • La régulation instrumentée lorsque des supports externes développent cette régulation. Par exemple, je vais me représenter schématiquement cette leçon car je sais que je m’en souviendrai mieux de cette manière. 

 

Dans le travail de remédiation cognitive, nous accordons une place fondamentale à la métacognition, la connaissance que les personnes peuvent avoir d’elles-mêmes, l’appropriation et la compréhension de leur fonctionnement.

Le travail de métacognition permet d'identifier faiblesse et point et fort et de travailler le renforcement des points forts. Bien souvent, en renforçant nos points forts nous pouvons de de façon stratégique compenser nos points faibles. 

 

Prendre conscience de tous ces fonctionnements automatiques permet de les perfectionner au fil du temps et d'aiguiser notre attention sur "comment" nous fonctionnons et privilégier les techniques qui nous servent le plus. 

 

 

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